Fuyu avait décidé de prendre une journée pour se reposer en mettant toujours son téléphone dans sa poche au cas d’urgence. Il avait mis un tee shirt et un pantalon avant de sortir pour se balader dans la ville, il marcha un moment en profitant du soleil, il aimait le vent qui caressait son corps.
Il s’approcha du parc avant de recevoir un coup de téléphone, il soupira en décrochant, c’était l’inspecteur qui voulait de l’aide, il ne pouvait pas refuser une mission, il accepta avant de courir vers le parc.
Quelques minutes plus tard, Fuyu arriva dans la scène de crimes, il avait vu le corps et quatre personnes qui répondaient à des questions, un homme avait du sang sur son corps, est ce qu’il a essayé de sauver la victime ? Il se tourna vers m’inspecteur.
- Bonjour Megure, je t’écoute pour l’enquête. - Bonjour Fuyu, la victime Carla étudiante en droit a été poignardé de plusieurs coups de couteau avant qu’on lui tranche la gorge. Le tueur a été vu partir vers les toilettes, deux hommes et une femme sont sortis et on a trouvé l’arme et les habilles derrière le bâtiment. Sinon un étudiant a aidé la victime, je ne pense pas que c’est un suspect, car il a porté secours à la victime et il a vu le tueur partir vers les toilettes publiques. Sinon merci pour ton aide.
Il hocha la tête avant d’analyser la scène de crime, il était parti voir les toilettes en voyant s’il y avait des preuves. Il interrogea les policiers avant de revenir vers l’inspecteur en allant voir les quatre personnes, il allait voir celui qui est remplis de sang.
- Bonjour, je m’appelle Shinichi et je suis détective, alors vous avez aperçu les criminels ? Vous connaissez la victime ?
Merde ! Merde ! Merde ! Je me sens très mal là. Vraiment très mal. Angoisse, culpabilité, chagrin. Tout se mélange. Je dois me calmer, respirer, me détendre. Me contrôler.
J'étais simplement venu passer un moment peinard, tranquille. Sans faire de mal à personne, même si il valait mieux que les flics ne s'aperçoivent de rien. Et maintenant, j'ai son sang partout sur moi, les poulets grouillent. Et c'est de ma faute si elle est morte. Parce que j'ai déconné. Parce que j'ai voulu m'offrir un moment de détente. Au mauvais endroit et au mauvais moment. Pour moi, mais surtout pour elle.
Et je suis resté impuissant. Son corps est maintenant criblé de coups de couteaux, sa gorge tranchée. Et je n'ai même pas pu, après coup, rattrapé ma faute, empêcher l'hémorragie, et sa mort. A peine tenir sa main terrifiée. Et maintenant que les flics sont là, je ne peux même plus agir post-mortem. Pas ici. Peut-être plus tard, chez Esther ?
Alors que j'essaie de réfléchir à ce que je dois faire maintenant, l'esprit parasité d'images de menottes, de prison et de procès, un type s'approche de moi. Il est jeune, quelques années de plus que moi peut-être, mais pas plus. Il se présente comme détective, et je fais à peine attention à son nom japonisant. Détective ? C'est un grade de la police française ça ? Ou je confonds avec les séries télé ? Je ne sais plus, comme je ne suis pas moi-même du pays, je me mélange les pinceaux. Comme il est avec les flics en uniformes, je vais partir du principe que c'est un officiel, même si il est habillé normalement.
- Je ne la connaissais pas non, j'étais là par hasard. Oui, par hasard. J'ai vu le type se barrer vers les chiottes, mais je me suis plus occupée d'elle. Mais elle est morte...
Ma voix se brise sur les derniers mots. Sa mort n'a rien à voir avec celle d'un patient à l'hôpital. On a beau croire, ce n'est pas parce qu'on bosse dans le médical que ce genre de chose nous laisse indifférent. Je réalise que même si les flics ont pris mon identité, je ne me suis pas présenté.
- Je m'appelle Djibril Fala, je suis étudiant en médecine, j'ai essayé d'arrêter l'hémorragie mais je n'ai pas réussi. Elle a reçu tant de coups...
Qui j'essaie de convaincre. Lui ou moi ?
- Je vous serrerai bien la main, mais...
Je lève mes mains pleines de sang. L'humour noir est ma façon à moi de me protéger.
Fuyu était en train de noter les informations, il fixa le jeune homme.
- D’accord je comprends, enchanté je m’appelle Fuyu, sinon vous avez vu un petit détail du meurtrier ?
Il avait une identité, le jeune détective regarda les mains de l’homme avant de lever les yeux, il le trouvait trop naïf, ça ferra un beau suspect. Heureusement pour lui que des témoins l’avaient vu en même temps que l’assassin.
- Vous avez bien fait de ne pas suivre le tueur, mais heureusement que des témoins, vous en vu en même temps que l’assassin, sinon vous serrez un bon suspect. Après je vous comprends, c’est normal de vouloir sauver une personne
Il regarda les trois autres suspects, est ce que cet homme pouvait reconnaître une dès personne, un policier avait donné une serviette à l’homme, Fuyu lui indiqua de le suivre pour s’éloigner du groupe avant de s’approcher de lui.
- Sinon les trois suspects qui sont sorti des toilettes, est ce que vous reconnaissez une personne ?
Un des flics me tend une serviette, et c'est avec un soulagement non dissimulé que je m'essuie les mains et la figure. Pour mes fringues, je ne peux rien faire sans machine à laver par contre. On ne le montre pas dans les films, mais le sang artériel, ça gicle fort, surtout quand le cœur s'emballe. Ce n'est qu'après que la pression diminue, et que le myocarde ralentit jusqu'à s'arrêter.
Je m'aperçois que mes dreads aussi ont morflés. Merde. Je me concentre pour ne pas sentir le sang, et ce corps tout proche. Cette âme qui fredonne à la lisière de mes pouvoirs. Si proche. Avec tout son sang répandu, il suffirait d'une bougie, un morceau de craie, de quelques plumes... Toutes choses très proches, dans mon sac, dans mes poches... Mais je ne veux surtout pas vider mes poches. Surtout pas.
Alors je me nettoie avec plus d'attention que nécessaire, pour me laisser le temps. De repousser la tentation, de respirer profondément. De me calmer, alors qu'il m'annonce que je ferai un très bon suspect si je n'avais pas été vu en même temps que le meurtrier. Si il savait ce qui rôde dans les ombres, ce dont je suis capable, il serait bien moins sûr de lui. Mais je ne vais pas m'amuser à m'exposer. Je le suis déjà bien assez. Mes capacités ne sont pas de celles qu'on exhibe, même entre confrères. Je préfère passer pour un enchanteur un peu faible.
Enchanteur...
Je laisse mes doigts jouer avec l'un de mes bracelets, tandis que je feins d'examiner les suspects. Un bracelet en fils tressés, et taché de sang. Mon esprit semble un peu ailleurs, bien sûr, mais on peut supposer qu'il s'agit du choc. Qui imaginerait que je pratique de la magie, encore moins en public. Que je lie cette âme terrifiée aux fibres ensanglantées ? Cela ne durera pas, bien sûr. Mais ça me donnera un lien avec elle, pour la retrouver. Plus tard.
Rien n'est visible, mais je sais que j'ai réussi. Je me recentre sur la situation présente, je ne suis pas encore sorti de la panade. La femme ? Non, l'agresseur de la jeune femme, son assassin, était plus grand qu'elle. Plus large d'épaules. Et je doute que dans le moment plutôt court qui s'est déroulé entre l'agression et l'arrivée de la volaille, elle ait eu le temps de se rhabiller et coiffer comme elle l'est maintenant, en tailleur et chignon.
Les hommes ? L'un est un type d'âge moyen qui n'arrive même pas à regarder en direction de la victime, on dirait qu'il va vomir. L'autre est un jeune en survêtement, mais l'étudiante ne semble pas du genre à le fréquenter. Et il fait trop le malin je trouve. Je secoue la tête.
- Non. Vous êtes sûr que c'est l'un d'entre eux ? Ils ont l'air... Propres. Il n'y a pas une cachette ou un accès aux égoûts dans les chiottes ?
On ne tue pas comme ça sans se couvrir de sang. Même avec des vêtements de rechange. Je n'ai pas porté les coups, et pourtant j'en ai partout...
Fuyu écoutait le jeune homme qui observait les suspects, après il se demanda si c’était intéressant de poser ce genre de question à un témoin encore choqué. Il rigola légèrement avant de lui tapoter l’épaule.
- Vous pensez qu’un criminel n’allait pas prévoir des habits de rechange. Ce que j’ai compris le tueur attendait surement sa victime avant de la poignarder avant d’aller aux toilettes. L’individu enleva les habits avant de le jeter par la fenêtre, malheureusement le sac a été jeté loin, on ne peut pas savoir si ça venait des toilettes des hommes ou femme. Puis la personne avait la chance qu’il y a des personnes aux toilettes avant de sortir et d’être arrêté par un policier en civil. C’est des habits d’homme, mais une femme peut les porter.
Il lança un regard sur les trois suspects en ayant un peu son idée du tueur, mais il fallait la preuve et un témoignage.
- Il n’y a pas de cachette, la police à chercher partout, la criminelle vous à toucher, après on a trouvé des cheveux dans les mains de la victime, est ce que c’est les vôtres ?
L’inspecteur avait discuté avec des collègues et se dirigeait vers nous.
La criminelle ? Je tique un peu. Il sait qui a fait le coup ? Son scénario est probablement crédible, en tout cas il semble convaincu par ce qu’il raconte. Mais pas moi. J’ai l’impression que ça ne colle pas. Il évoque un truc préparé à l’avance, mais j’ai vu l’agression, la violence des coups, la rage que ça nécessite. Pas quelque chose qu’on anticipe. A moins que l’assassin ait été dépassé par ses émotions ? Peut-être. Après tout, qu’est-ce que j’en sais hein ?
Je e recentre sur les cheveux qu’ils auraient trouvé sur la victime. Elle a essayé de se défendre bien sûr. Même si la surprise ne lui a laissé aucune chance.
- Je ne sais pas du tout si ce sont mes cheveux, je ne pense pas. Je ne me suis pas trop approché de ses mains, et l’avantage des dreads c’est que je n’ai pas les cheveux qui volent.
Mais ferme-la crétin !
- Votre témoin qui a vu passer l’agresseur ne peut pas vous en dire plus ? Je n’ai vu la scène que derrière lui ou elle, donc rien de précis. Je me suis surtout occupé d’elle. Essayer de la sauver. Si vous avez déjà retrouvé ses vêtements, un test ADN devrait vous désigner le bon suspect, non ?
On n’a pas une tante comme la mienne sans connaître quelques trucs sur les enquêtes, surtout en lui servant d’assistant. Si le tueur a enlevé ses vêtements en catastrophe, il aura laissé des traces dans le tissu. Me concentrer sur ça me permet de garder mon calme, au moins de façade, même si je m’aperçois que mes mains tremblent de façon incontrôlable. Je m’efforce de ne pas penser à la jeune morte qui gît à terre, dans son sang. Il ne l’enlèveront pas avant qu’Esther arrive pour les constatations. La pauvre. Ils ne peuvent même pas la couvrir, elle doit attendre là, ses blessures ouvertes aux yeux de tous.
Et elle perdra sa dernière intimité sur une table d’acier froid, dans quelques heures ou quelques jours.
Fuyu l’écouta attentivement avant de réfléchir à tout ce que les autres personnes lui avaient bien et il réunissait les preuves dans sa tête.
- Oh si le témoin m’avait parlé d’un bruit que faisait le tueur et je pense l’avoir entendu quand j’ai discuté avec les criminelles, mais tu as raison l’ADN permettra d’avoir une preuve irréfutable.
Le chef était arrivé, il tourna la tête avant de la voir.
- Bonjour messieurs, vous connaissez l’identité du criminel ? - Je pense que c’est la dame, car un témoin avait entendu comme un bracelet sur le pied et j’ai entendu le même bruit quand la femme marchait. Sinon l’ADN va être une preuve irréfutable. - Merci beaucoup, passez une bonne journée, sinon monsieur Fala on vous appellera pour votre déposition.
Le jeune détective regarda le chef s’éloigner, l’enquête était terminée, il tourna la tête vers la personne en souriant.
- Merci d’avoir répondu à mes questions, bon moi je vais allé manger, vous pouvez m’accompagner, si vous voulez ?
