Il mit un moment avant de se lever après elle mais il se hâta de se rhabiller pour ne pas arriver trop tard dans les magasins, il voulait éviter l’heure de pointe et la foule. Il détestait faire du shopping mais c’était une obligation pour les jours à venir. Il avait peut-être assez de nourriture pour lui mais pas pour deux personnes et demi.
Ils passèrent un moment dans les magasins, à acheter quelques vêtements pour Laurell, ainsi que des affaires de toilettes et la nourriture manquante. La soirée passa donc à la vitesse de l’éclair et la nuit arriva vite.
Le lendemain, ils se rendirent à l’hôpital pour le rendez-vous de contrôle. Même si celui-là était un peu spécial. En effet, ils devraient pouvoir voir leur fille grâce à une échographie en 3D. C’était un moment qui rendait un peu nerveux Adrian, entre voir une image en 2D noir et blanche et voir en 3D avec les couleurs, il y avait une différence. Cela rendait les choses encore plus concrètes. Dans la salle d’attente, il se tourna vers Laurell pour dire:
En fait, c’est pas plus mal que ça soit arrivé hier, ça m’a épargné un trajet. Prête ?
Magasiner. Normalement je peux dire que j’aime bien ça, mais dans le contexte actuel… Déjà que je n’ai plus de vêtement et qu’on m’a pris une partie de fric, dépenser une bonne partie comme par obligation me répugne un peu. Une chance que j’ai l’habitude d’économiser aussi sur un compte en plus de mes nombreuses cachettes de liquide. Mais ça me fait chier. Sans parler de tous les meubles que je dois acheter et de l'alcool gaspillé… j’en avais pour au moins 200 euros de fort. Les chiens sales! Je les retrouver ils sont morts! Ce qui est génial avec le réseau noir c’est que quand on sait placer ses oreilles aux bonnes places, il y a plein d’informations qui s’échappent. Cependant, ça ira après l’accouchement. Excepté s’ils récidivent. Je risque d’être moins patiente. J’ai beau n’avoir que 25 ans, j’ai rapidement appris comment éliminer quelqu’un du milieu et j’ai encore plusieurs cartes en jeu.
Une fois les achats terminés, c’est retour à l’appartement d’Adrian et je mange vite fait un truc avant d’aller dormir. Dans le lit d'Adrian, bien sûr. Je ne m’abaisserai pas à dormir sur le canapé ou sur un vulgaire matelas au sol. Je suis enceinte et de ce fait je me sens presque handicapée. Pour ce cher monsieur le flic, il est bien trop orgueilleux pour dormir là aussi. Mais bon, c’est loin d’être la première fois et puis, autant en profiter au passage. Le lendemain, était enfin venu le temps de mon rendez-vous avec l’échographie complète. Un peu abattue par les événements de la veille, je restai plutôt maussade et silencieuse. Supporter le rendez-vous me prendrait beaucoup d’énergie alors autant ne pas en dépenser en chemin à rager après monsieur. Une fois dans la salle d’attente, il étala bien sur sa satisfaction d’avoir éviter un trajet. J'eus un petit rire gras et jaune.
-J’ai juste hâte d’en finir et de retourner chez moi
Déjà qu’à mon réveil ce matin, j’avais dû rassurer Luca à propos des odeurs de mon appartement. Il a le nez fin lui aussi même si c’est moins que moi. Pour quelqu’un de normal, on dirait probablement juste que j’ai trop festoyé.
L’infirmière m’appelle enfin et on se dirige dans la salle d’examen où je m’installe sur le lit après avoir remis mon échantillon d’urine et pris ma pression. Quelques questions concernant l’état de santé général et on passe à la phase cruciale. Tout d'abord, elle écoute le coeur. Ce son éreintant qui me brûle les tympans. J’ai l’impression qu’elle y met 3 fois plus de temps et que mon propre rythme cardiaque propulsé par le stress d’entendre celui du bébé accélère, cherchant à le rejoindre. J’ai besoin d’air!
Heureusement, c’est enfin terminé. Maintenant l’écho. Ça s’est plus facile, j’ai juste à détourner le regard. À endurer tous les détails décrits par la médecin et Adrian qui s’y met et… Ma curiosité qui me fait regarder l’écran. Écran que je fixe désormais. Cette chose… Elle ressemble à un humain. Je veux dire, vraiment plus qu’avant. Ce n’est plus une petite boule difforme. On commence à en voir les détails…. J’ai mal au coeur, je détourne de nouveau le regard. Vivement que tout cela soit fini et que je ne revois plus jamais Adrian et la petite. Ce sera alors derrière, comme un vilain cauchemar...
Sanhexia
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I'm not strange nor crazy, my reality is just different from yours.
Il ne fit pas vraiment de commentaires à la réponse de Laurell. Il savait bien que ce n'était pas un moment agréable et facile pour elle mais il fallait bien y passer. Avant il était compatissant mais son engueulade avec Morgan quelques jours auparavant avait réveiller sa colère et son amertume. Si ils étaient dans cette situation, c'est parce qu'elle n'était pas foutue de se protéger. Certes, il était responsable pour ce qui était du fait qu'elle aille jusqu'à l'accouchement mais tout ça aurait pu être facilement éviter en amont. Pour lui, elle n'avait qu'à s'en prendre à elle-même et à sa propre négligence. Dans tous les cas, il la préférait quand elle faisait la gueule et était silencieuse, ça lui faisait des vacances.
L'infirmière ne tarda pas à venir les chercher et de nouveau la nervosité le gagna. Elle ne fut apaisée que quand il entendit le cœur de sa fille en train de battre avec vigueur. Puis, vint le moment de l'échographie. Le médecin finit de le rassurer en disant que tout allait bien. Il posa quelques questions en jetant des coups d’œil à Laurell. D'habitude, elle se contentait de détourner le regard mais là, elle semblait fixer dessus avant de détourner le regard. Il garda ses commentaires et continua à discuter avec le médecin. Comme à chaque fois, il demanda des clichés parce qu'il savait que sa mère le tuerait si il ne le faisait pas. Ils retournèrent à la voiture et Adrian fourra le dossier dans les mains de Laurell vu qu'elle était juste à côté de lui.
Alors, tu vas faire quoi pour ton appart ? Ton frère va t'aider à nettoyer ? Faut que j'aille acheter des trucs pour finir d'aménager la chambre mais je suppose que tu ne veux pas venir.
C’est enfin terminé. Je peux respirer. Je traîne le dossier qu’Adrian me fout entre les mains. Je suis plutôt silencieuse. Ces rendez-vous me grugent vraiment l’appétit. Vivement que tout cela soit enfin terminé! C’est alors que monsieur le flic me demande mon plan de match avant de m’expliquer le sien… Eh bah! Il va acheter des meubles de bébé… Mais attendez… Ce n’est pas encore fait. Je garde un peu mon air maussade. J’ai même pas envie de le faire chier, surtout sachant ce qu’il m’attendait.
-Non c’est bon, je vais retourner à l’appart pour nettoyer toute seule comme une grande. Pas question que je mette Luca au courant et encore moins que je le dérange alors qu’il est au boulot.
J’embarque dans la voiture et pose son dossier sur la banquette arrière avant de m’attacher. Mais j’y pense… Quels genre de meubles Adrian compte acheter? Est-ce qu’il va réussir à agencer les couleurs et au moins prendre des trucs féminin pas trop flashy… ou encore moins trop neutre… On s’entende que la déco chez cet incapable laisse curellement à désirer… Mais.. Mais pourquoi j’y pense au juste? Je m’en fiche pourtant! Il fera bien ce qu’il veut avec sa fille
Sanhexia
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Comme tu veux, je vais te déposer dans ce cas, t'auras qu'à m'appeler quand t'auras fini.
Pas que ça lui plaisait de jouer les chauffeurs mais il préférait s'assurer qu'elle reviendrait en un seul morceau. Il l'accompagnerait même jusqu'à l'appartement pour vérifier que personne ne l'attendait.
Il soupira un peu et se mit en route vers l'appartement de Laurell. Il commençait déjà à penser à toute la liste que sa mère lui avait donner concernant ce qu'il fallait acheter. Elle avait déjà demander à ses amies et quelques membres de la famille pour récupérer le maximum de choses qui lui serait utile. Ainsi, il n'avait plus qu'à acheter de quoi meubler la chambre et récupérer le reste quand il retournerait à Camors pour Noël. C'était quelque chose qu'il avait repousser le plus possible mais la date d'accouchement approchait dangereusement et il n'aurait bientôt plus la possibilité de tout préparer. Il comptait acheter de la peinture pour décorer les murs, il avait obtenu la permission de son propriétaire, à condition qu'il s'engage à tout remettre en blanc quand il partirait de l'appartement. Ce moment n'avait fait que confirmer qu'il finirait par s'acheter une maison si il restait à Divinadell. Il détestait avoir à demander l'autorisation à faire quoique ce soit chez lui.
Je vais acheter le lit qui va avec le matelas dans la chambre d'amis aussi, tu pourras dormir là-bas comme ça. Quand j'aurais fini la peinture.
Ah tiens? Il semblerait qu’Adrian n’insiste plus pour m’aider. Tant mieux, j’aurai un peu la paix. Quand il me mentionna pour le lit, je ne fit qu’hocher vaguement la tête. Tant pis s’il ne voit pas parce qu’il conduit. Je n’ai pas hâte de devoir raconter tout ça à Luca honnêtement. Je vais bien devoir le faire un jour, parce que je ne peux plus rester là et qu’il vaut mieux qu’il déménage aussi pour sa sécurité. Seulement, pas aujourd’hui. Je sais qu’il a tellement de clients qu’il fait overtime ces temps-ci… On arrive finalement à mon appart et je fait un salut de la main à mon conducteur en lui mentionnant que je lui écrit quand j’ai terminé… Bien que je suis pas mal certaine qu’il va revenir avant que j’aie fini…
Allez, au boulot! Je trouve des guenilles pas trop sales, des restants de produit nettoyant, une chaudière, de l’eau chaude. Les meubles récupérables, je les nettoie à fond. Je fais 5 sacs de trucs à jeter, couverture, vêtements, serviettes, débris. Je trouve ensuite mes outils un peu partout et je commence à défaire les meubles irrécupérable. Ce sera plus facile de les jeter ainsi. Heureusement qu’ils m’appartenaient et non au proprio. Bien sûr, ce mélange d’odeurs m’on fait vider mon estomac à deux reprises dans la toilette. Au moins avec l’aération de la fenêtre et les produits ménagers, ça commence à être plus supportable. Ce qui m’énerve, c’est que je ne peux pas être aussi efficace que je le voudrais. Je ressens toujours le besoin de m’asseoir ou de changer de position de nettoyage. Fichu ventre… Fichue petite chose… fille… Bon, on se remet au boulot!! Je commence par sortir une chaise… Puis une autre… monte, descend, monte descend… J’ai l’impression d’être à un déménagement.. Maintenant un des dossiers du divan… on descend… Tranquillement…
Sanhexia
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La patience d'Adrian fut mise à rude épreuve pendant qu'il était au magasin pour acheter les meubles de la chambre de sa fille. La vendeuse mettait son grain de sel partout, en essayant de le faire douter pour prendre les produits les plus cher. Elle avait de la chance qu'il avait beaucoup travailler sur lui ces dernières années sinon, il lui aurait gueuler dessus et serait partit du magasin en rageant. Pour la faire arrêter, il prit sur lui, afficha son sourire le plus charmeur et au bout d'un moment, elle fut beaucoup moins chiante. Il repartit du magasin avec le lit pour bébé et avait demander qu'on lui livre le reste chez lui. Comme il avait fini ses achats, il retourna à l'appartement de Laurell pour voir où elle en était. Et il crut halluciner quand il gara la voiture. Plusieurs chaises étaient dehors et voilà Laurell qui sortait avec le dossier d'un divan. Le sang d'Adrian ne fit qu'un tour et il sortit de la voiture en claquant la portière.
JE PEUX SAVOIR CE QUE TU FOUS ?!
Sa patience épuisée, il lui gueula dessus en lui retirant le meuble des mains. Il le posa rageusement par terre en continuant:
Tu te fous de ma gueule ? Tu veux accoucher sur place ? T'es malade ma pauvre fille ! D'où une femme enceinte de 6 mois déménage DES P*TAINS DE MEUBLES ?! Tu pouvais pas les laisser à l'intérieur ?! Tu comptes faire quoi avec ? Attendre que des connards passent pour les prendre ? Faut amener tout ça à la déchetterie si tu veux t'en débarrasser.
Il soupira et passa sa main dans ses cheveux d'un geste énervé.
T'as dit nettoyer, pas déménager toutes tes merdes ! P*tain j'y crois pas.
J’entends une portière qui claque et je tourne la tête pour voir arriver un idiot furax qui me gueule dessus. Ah non! Qu’est-ce qu’il me veut encore lui? Il pouvait pas mettre plus de temps à magasiner ses trucs et me foutre la paix? Je n’ai même pas le temps de réagir qu’il m'arrache le dossier des mains et se met à m’engueuler. J’ai juste envie de lui balancer mon poing dans la figure. Mieux, de ramasser le dossier et de lui balancer à la figure. contiens-toi Laurell!
-Et qu’est-ce que ça peut te faire hein? Je suis enceinte, pas handicapée!! Pour toi je suis juste une mère porteuse, mais je ne suis pas à tes ordres non plus! On voit bien que c’Est pas toi qui a trouvé son appartement saccagé! Je suis très bien capable de me débrouiller avec des meubles et je suis pas conne non plus. J’ai tout défait avant de bouger. Déjà que je vais devoir racheter tout ça alors je nettoie bien comme je veux. Y’en a marre à la fin de t’entendre râler sur tout ce que je fais. T’inquiète, le bébé va bien! Tu ne diriges pas ma vie même si c’est que pour toi que je suis dans cet état alors LA FERME ET LAISSE-MOI VIVRE!!!
Ouf!! Depuis quand rager ainsi est devenu si essoufflant? Je tourne les talons et part en direction des marches pour en gravir quelques unes avec de finalement m’y assoir, trop épuisée pour finir de les monter. Une petite pause et je pourrai reprendre. Il m’épuise ce mec, IL M’ÉPUISE!!!
Sanhexia
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Les propos de Laurell ne faisaient que mettre de l'huile sur le feu. Encore une fois, elle se croyait invincible, comme si rien ne pouvait l'atteindre et ça avait le don d'agacer Adrian encore plus. Si elle pensait clore la conversation en retournant vers les escaliers pour s'asseoir, elle se mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Il la suivit et ne perdit pas de temps pour renchérir.
Je te l'ai déjà dit, temps que t'es enceinte de MA fille, tu fais pas n'importe quoi! C'est quoi ton problème sérieusement ? C'est pas le moment de faire des conneries ! Tu seras bien si tu finis clouée à un lit d'hôpital sans pouvoir bouger pendant les mois qui restent. J'savais pas que t'étais suicidaire.
Il exagérait un peu le trait pour lui faire comprendre qu'il était temps qu'elle arrête de s'acharner à vouloir faire comme avant alors que tout était différent maintenant.
Quoique ça devrait pas m'étonner, t'as aucun sens des réalités ou des responsabilités. T'en a juste rien à foutre d'avoir un être humain à mettre au monde en toi.
Il me suit et il continue de me faire la morale comme s’il avait raison sur tout, comme s’il pouvait tout contrôler, mais jamais il ne me contrôlera. Au fur et à mesure qu’il parle, je bouillone de rage, de haine, de peur, d’insécurité, de colère noir, de terreur… Un mélange indéfinissable au final, mais une chose est sûre, c'est que c’est la rage qui domine.
-JE NE SUIS PAS UNE MÈRE PORTEUSE BORDEL!!!!
J’ai hurlé. C’est sorti tout seul. Je n’ai même pas remarqué la vieille dame qui venait tout juste de commencer à sortir de son appartement et qui retourna aussitôt s’y réfugier sans faire de bruit, ne voulant pas déranger cette atmosphère lourde. Et moi je.. quoi? Mais qu’est-ce que…? Je sens des larmes creuser une route sur mes joues. Moi. Moi qui ne pleure jamais ou presque, me voilà en train de pleurer de rage et comme si ça ne suffisait pas, je me laisse emporter par un tourbillon de paroles sans même pouvoir les maîtriser.
-Tu veux que je fasse quoi? Je sais que trop bien qu’il y a une putain de vie en moi. Une vie que je ne pourrai jamais prendre dans mes bras, que je ne pourrai pas voir grand, que je n’entendrai plus jamais son coeur, que je n’aurai jamais la chance de réconforter, d’entendre rire ou même de voir sourire. Ce qu’il y a en moi, ça ressemble à quelque chose et c’est ça le plus chiant. J’ai pas envie d’être enceinte, j’ai besoin de me comporter normalement parce que je peux pas m’attacher à ma fille. T’as raison, même si je veux être maman, je peux pas. J’ai pas de vie stable, j’ai des activités douteuses et si je les arêtes, j’aurai même pas assez d’argent pour la faire vivre. J’ai rien d’une mère, j’ai probablement aucun instinct maternel et puis… Comment je peux m’occuper d’une enfant de toute façon? J’ai jamais eu de mère pour me montrer l’exemple alors fiche moi la paix je t’en prie parce que si j’agis pas un minimum normalement, j’arrive pas à rester détaché… Mais toi, comment tu peux comprendre ça hein? COMMENT??? t’as le beau rôle après tout…
Malgré toute la haine, toute la colère, les larmes coulent à flots. Je dois avoir l’air tellement pitoyable. J’ai juste envie de me mettre en boule et de crier ma vie et qu’on me fiche la paix.
Sanhexia
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Il réprima l'envie de se boucher les oreilles quand elle se remit à gueuler. Il n'arrivait même pas à avoir pitié d'elle alors qu'elle pleurait et se plaignait encore, en plus de s'apitoyer sur son sort. Il ne pouvait pas s'empêcher de la regarder avec un air sévère. Il détestait les gens qui se comportaient comme elle le faisait. Comme si elle n'avait pas le choix alors qu'elle l'avait. Elle pouvait très bien changer d'avis et participer à l'évolution de leur fille si elle le voulait. Il n'était pas cruel au point de l'empêcher de la voir si elle le voulait. Elle pouvait très bien vivre décemment sans ses activités illégales. Elle n'était pas à la rue et quand bien même, elle pourrait toujours se tourner vers son frère ou même son père.
Mais tu t'entends un peu ? T'en as pas marre de te plaindre que ta vie est merdique ? T'as l'air de dire que t'as pas le choix mais tu l'as bordel ! T'as qu'à te bouger le cul merde ! T'as un boulot, t'as une famille. Personne t'oblige à l'abandonner non plus. Alors, arrête de t'apitoyé sur ton sort deux secondes et ouvre les yeux. T'abandonne avant même d'essayer et compte pas sur moi pour compatir ou te prendre en pitié. Tu crois que j'avais envie d'être père ? Ou que j'ai les compétences pour être un bon père ? Non et pourtant, ça va pas m'empêcher d'essayer. T'as pas eu de mère alors tu vas priver ta fille de la sienne ? C'est ça ta logique ? Tout ça parce que t'as peur ? T'es vraiment égocentrique ! Tu penses qu'à toi. T'as même pas pensé à ce qu'ELLE penserait en se disant qu'elle n'a pas de mère ou alors que sa mère était trop lâche pour essayer de changer de vie pour elle.
J’ai juste envie de le frapper. Un bon coup de poing dans la gueule. Qu’il me fasse pas croire qu’on est au même niveau. Nos vie sont incomparables. Si on se retrouve dans cette situation, c’est parce qu’il a prit sa décision depuis longtemps. Il est flic et moi criminelle... Comment ose-t-il dire que son choix est aussi difficile que le mien? Et mes larmes qui continuent de couler à flot. J’en ai marre de tout ça!!
-J’ai essayé de changer et regarde ce que ça a donné!
Je désigne le haut des escaliers où se trouve nos appartements à moi et Luca. Je ne sais pas pourquoi, mais repenser à mon appartement saccagé et le fait que je pourrai jamais offrir de stabilité à l’enfant me font encore plus m’effondrer en larmes. Sérieusement... Comment rencontrer un homme m’a fait ainsi perdre le contrôle de ma vie?
-Et si je voulais devenir mère? Tu penses que ce serait bon pour elle que je bouge souvent d’appartement pour la garder en sécurité? Et les frais? on vient de me prendre la moitié de mes économie sans parler de ce que devrai dépenser pour me remettre de ça... C’est pas avec mon salaire de barista que je vais pouvoir lui donner ce dont elle a besoin.. Je sais bien que Luca veut m’aider, mais pas question qu’il se ruine pour ça... J’ai voulu changer, j’y songe depuis longtemps, mais c’est préférable que je ne m’y attache pas.. Et puis tu peux facilement te trouver une fille sympa et réglo qui sera une bien meilleur exemple à suivre... Comment tu veux que je soit une bonne mère hein? Dis-le moi monsieur je-sais-tout!
Sanhexia
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Essayer de changer ? Elle avait juste arrêter parce qu'il lui avait réclamer les services qu'elle lui devait. Ce n'était pas essayer de changer, c'était juste mettre en pause ses activités quelques mois. Elle ne lui ferait pas croire que c'était dans l'intention de changer de mode de vie définitivement. Il écouta néanmoins la suite de ses propos. Elle se trompait si elle pensait qu'il la laisserait loger leur fille si elle ne faisait que déménager constamment. Un enfant avait besoin de stabilité et il était bien au courant qu'elle ne pouvait pas en offrir. Quant au fait de trouver une fille réglo qui pourrait la remplacer... ce n'était même pas envisageable parce qu'il n'avait pas envie de se caser avec qui ce soit. Il assumait sa fille car il n'avait pas le choix. Ce n'est pas pour autant qu'il voulait s'engager. Surtout qu'il doutait que Laurell soit capable de lâcher prise si facilement.
En essayant pour de vrai comme je le disais. Là, c'est pas parce que t'as essayé de changer que t'as arrêté. C'est juste pour tenir ta parole. Le changement, ça se fait pas en l'espace de deux mois.
Il soupira grandement avant de se laisser tomber assis à côté de Laurell. La situation l'agaçait fortement. Il savait très bien ce que c'était de changer ou du moins évoluer. C'était compliqué, c'était difficile mais c'était possible. Il en était le parfait exemple.
Si tu crois que ça va te tomber tout cuit dans le bec ou que c'est facile, tu te trompes dans les grandes largeurs mais c'est pas en abandonnant que tu vas y arriver.
Il ne savait pas trop quoi dire d'autre alors, il préféra ne rien ajouter. De toute façon, c'était inutile et il ne savait même pas pourquoi il se fatiguait à discuter avec un cas aussi désespéré que le sien.
Je me suis trompée. Il est tout excepté un monsieur je sais tout. Il ne sait rien. Il ne comprend rien. Il ne pense qu’à lui. Qu’est-ce qu’il en sait hein si j’ai vraiment essayé de changer ou non? Je sais plus que quiconque que rien ne tombe tout cuit dans le bec. Ëtre une fille dans le réseau, j’ai du bûcher trois fois plus pour faire ma place, pour me faire un nom sans me laisser intimider, pour qu’on arrête de me marcher sur les pieds. J’ai su être intelligente, manipuler, tirer avantage des situations, profité des autres… Mais depuis que j’ai ce ventre.. cette horreur que je n’arrive pas à détester, je ne sais plus qui je suis, où j’en suis. Je pleure donc encore un peu avant d’essuyer mes larmes. Bon.. Elles coulent encore un peu, mais beaucoup moins abondament.
-Laisse tomber….
Pourquoi je me confie à lui? Je l’ai prouvé qu’il n’y comprend rien. Je suis certaine même que ce connard est incapable d’être empathique excepter si c’est pour réussir à ramener une fille. Après tout, il est meilleur ami avec l’autre abruti là. Faut être cinglé pour ça… Oui, même Luca est un peu cinglé à ce sujet. Luca… Je sais bien qu’il a dit vouloir me soutenir. J’ai l’impression qu’il a envie de presque devenir le deuxième pasa. L’oncle parfait quoi. Non… Je ne peux pas infliger ça à Luca… Je suis seule avec moi-même et un problème dans le ventre….
Je devrais peut-être juste me lever, remonter les maches, terminer le ménage et arrêter de penser à tout ça, mais à la place, je me laisse doucement retomber contre l’épaule d’Adrian, comme en quête instinctive de réconfort. Suis-je désespérer à ce point? Ça y est, je ne contrôle même plus mes émotions
-Même si je n’abandonne pas, j’ai trop à faire en si peu de temps et je n’y arriverai jamais toute seule… Vaut mieux en rester au plan… Je ne mérite pas de faire partie de sa vie
Sanhexia
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Il était incapable de cacher sa surprise quand il vit Laurell s'appuyer contre son épaule. Il s'attendait plus à ce qu'elle se mette encore à gueuler, frapper, bref à être violente comme à chaque fois qu'il avait essayer d'être gentil. Il lâcha un long soupir quand elle reprit la parole et passa son bras dans le dos de Laurell pour la serrer un peu contre lui.
T'es sourde ma parole. Je t'ai dit que t'étais pas toute seule.
Il n'arrivait pas à croire qu'il était dans cette situation, à la réconforter -encore-. Peut-être que c'était son côté protecteur et preux chevalier à sauver les demoiselles en détresse qui se manifestait. C'était son job après tout, ce qu'il faisait tous les jours. Il avait beau se comporter comme un connard, il n'était pas insensible.
Faut te le dire combien de fois pour que ça rentre dans ta tête de mule que je peux t'aider ? Si tu veux vraiment avoir une part dans la vie de notre fille, je t'aiderais mais faut que tu me laisses faire, c'est pas en prenant tout sur toi que ça va s'arranger. Et si j'ai dit que je la garderais sans t'inclure dans le tableau, c'est parce que je savais que tu n'en voulais pas à la base.
