Cela faisait quelques jours que Volac suivait les allers et retours d'un groupe de renégats dans le cœur de Londres. Le démon se faufilait dans les allées pavées du quartier de Whitechapel, se planquant dans l'une des chapelles où il retrouvait une ou deux de ses congénères pour "expier ses pêchés".
Aujourd'hui, après s'être reposé dans un pub non loin de Cavell Street, il suivit sa cible en marchant dans son ombre mais se retrouva rapidement rejoint les acolytes du renégat. Il s'y attendait vu la cohésion de leur groupe ainsi que leurs faits et gestes, mais il ne pensait pas qu'ils le rejoindraient si vite.
Il siffla de mécontentement et plissa les yeux pour observer la scène. Trois démons et deux piafs à plumes blanches, mais il était en pleine forme. Il sorti ses dagues toutes deux de métaux différents et lança le début des hostilités.
Volac : "Par pitié, résistez un peu histoire que le combat vaille le coup."
Il était toujours... comme un serpent. Toujours en mouvement, se faufilant, disparaissant de ma vue et se remontrant. Et j'avais beau me concentrer, jamais son sifflement ne venait jusqu'à moi. J'étais toujours trop loin de lui. Je sentais que ce n'était pas encore le moment. Ça l'était jamais. En attendant de faire mien ce jour, je devais me contenter de veiller sur lui.
Personne ne m'a dit de le faire mais tout le monde me demande pourquoi je le fais. Parce qu'il est fort ? Parce que sa mort serait une perte pour l'armée ? Que des foutaises. Si je fais tout ça, c'est pour moi-même. Si je veux pas qu'il crève, c'est pour ne pas perdre quelque chose d'important pour moi. Et ça va au-delà de sa simple existence. C'est une résonance qui ébranle ma propre raison d'être. Mais ça, je suis le seul à le ressentir.
J'ai suivi mon père de loin, armé de mes fusils longue portée. Le commandant Redrum m'a filé un tuyau sur Volac, en échange d'une arme à feu customisée que j'ai fabriqué pour lui et qu'il mérite clairement pas. Cela dit, je lui en suis reconnaissant pour Volac. J'avais vraiment pas envie de m'amuser à pister sa trace. Le rapport du commandant stipulait que mon vieux suivait les activités d'un groupe de renégats. Quelle plaies ces saletés... Comme si les anges nous suffisaient pas. Tsch.
Alors que j'observe à travers mon viseur, je vois qu'il est rapidement aux prises avec le groupe rebelle. Il a fait exprès de se faire prendre aussi bêtement ? Il veut la médaille de la stratégie de merde ou quoi ? Je soupire d'abord puis j'me fais une raison et j'arrive à m'en foutre. Machinalement, je vise les deux anges que j'abats un à un.
Le regard de Volac fit le tour du petit groupe qui lui faisait face et un sourire en coin apparut sur son visage. Il hésitait sur lequel garder en vie après avoir tué le reste, histoire de prendre un peu de bon temps en le torturant. Il les dévisageait un par un...
Eeney.. Meeney.. Miney... Moe ?
Ce serait l'angelotte blonde, c'était décidé. Son sourire perfide s'étira et il se mit en garde, prêt à en découdre. Cependant, lorsqu'il voulu passer à l'offensive, une balle siffla près de ses oreilles et fit partir sa cible en poussière. Volac l'avait mauvaise et encore plus lorsqu'il vit que le deuxième et dernier ange suivit la première dans la dizaine de secondes qui suivirent.
Mais pas le temps de tergiverser, il trouverait le responsable plus tard. l'assaut étant donné, Volac se jeta sur le démon qui lui faisait face et lui planta sa dague dans le ventre, avant de le prendre comme "bouclier" pour l'égorger ensuite. Il profita de la poussière de sa disparition pour passer à travers pour se charger du démon qui venait de lui taillader le bras. La douleur n'était rien comparée à la frénésie qui le prenait en voyant le sang couler le long de son bras. Ses yeux devinrent complètement noirs et il se jeta sur son assaillant, l'emmenant à terre en s'asseyant sur lui pour lui taillader le bras à son tour, oubliant complètement le dernier renégat l'espace d'un instant.
Volac : "Oeil pour oeil, dent pour dent ! Hahaha..."
Son rire diabolique résonna dans la ruelle en même temps que les cris de douleurs du démon qu'il torturait...
Je recharge mes cartouches de fusil que je change pour des balles en or, sait-on jamais si Volac n'arrive pas à s'occuper des derniers démons. Enfin bon, je me rends compte rapidement qu'il s'en sort très bien, même sans le regarder, 'suffit d'écouter les cris de douleurs qui arrivent jusqu'ici. Je grimace en entendant la voix distordue du pauvre type qui se fait charcuter. Par curiosité, je jette un œil à travers mon viseur. Bref, c'est dégueulasse. Il pourrait faire ça proprement au moins...
Le dernier rebelle debout est pétrifié par l'horreur de la scène, il arrive à peine à se décider à agir. Je souffle et j'attrape mon fusil que je pointe sur ce damné. Il est foutu de toute façon. Il trouve le courage de se jeter sur Volac et je lui tire alors une balle dans le bras. J'actionne le levier pour me débarrasser de la cartouche vide, la seconde se place automatiquement. Je tire à nouveau et je lui explose la jambe cette fois-ci. Mes tirs le mettent à terre. Je m'arrête là, j'ai pas envie de l'achever. J'ai juste envie de voir si mon père ira quand même le taillader après ça.
Comme j'ai déjà tiré plusieurs fois, donc révélé ma position, je décide aussi de remballer le matos et de bouger. Je me déplace sur un toit adjacent et je me poste entre deux cheminées qui pourront me couvrir si je deviens la cible d'un autre sniper. J'oublie pas que je suis au centre de Londres.
La lame de Volac serpentait le long de la peau du démon, écorchant son bras d'une entaille longue comme son bras. Le démon à sonnette glissa ensuite sa lame dans la plaie et fit un quart de tour avec la poignée, écartant alors la plaie d'un coup vif. Le hurlement de douleurs qui émanait de la bouche de sa victime le fit sourire d'autant plus que de voir la douleur faire grimacer son visage.
Il s'amusa un peu plus avec celui qu'il avait entre les mains en insinuant sa lame dans sa peau a plusieurs reprises, le tailladant ça et là de plus en plus fort pour le faire souffrir encore et encore. Il en fit une affaire personnelle, s'y penchant même un peu trop au point d'oublier ceux qui restaient. Les coups de feu qui retentissent le sortent alors de sa frénésie, faisant alors volte-face pour voir l'autre s'écrouler à terre.
Volac : "On dirait que l'autre joueur est décidé à rester dans la partie..."
Il jeta un coup d'oeil vers les toit mais ne capta qu'une ombre fugace disparaissant du paysage. Il laissa son joujou mourir en agonisant puis se releva alors pour en finir avec celui qui venait de voir sa jambe partir en miettes. Il vint alors se plaça derrière lui et attrapa l'estropié par les cheveux, le redressant contre lui en se tournant vers les toits. Volac glissa sa lame par dessus l'épaule de sa victime et s'écria :
Volac : "T'aurais au moins pu te montrer, qu'on partage l'affiche du spectacle. Sors de là, le spectacle est fini."
Il accentua son dernier mot en entaillant le cou de sa victime, le laissant alors partir la poussière du cadavre entre ses doigts.
Le voilà qui m'parle maintenant... Je reste zen mais j'avoue que je m'attendais pas à ce qu'il s'adresse à moi comme un taré qui parle tout seul dans la rue sombre. J'ai encore le dos tourné, je réajuste mon fusil. Il croit vraiment que je vais me montrer bêtement ? Il a l'air fier de son carnage, à l'écouter comme ça. Je me retourne pas pour regarder ce que devient le dernier renégat, il doit être en train de goûter de la dague.
Soudain, j'entends une tuile qui s'effondre, comme un pas lourd posé sur un toit voisin. Je me redresse discrètement, dos contre une cheminée et je lance un regard observateur vers les toits donnant sur la ruelle. Je ne vois rien. Par réflexe, je tends mon fusil à l'horizontal, prêt à l'utiliser à tout moment. C'est alors que j'aperçois une tête. Au départ, je crois que c'est mon plat de résistance du jour et que je suis la cible, mais je comprends vite que mon père est visé. Je tire sans hésiter dès que le tireur adverse se dévoile. Une balle dans la carotide mais il s'agit d'un démon alors mon tir d'argent ne lui fait rien, à part le surprendre. 'Fait chier.
J'avoue que j'ai un peu merdé parce que je craignais pour Volac. En y repensant, il s'en était sûrement aperçu lui aussi et se serait abrité avant d'être troué comme une passoire. J'ai révélé ma présence alors le tireur est alerte maintenant. Je tire la bandoulière de mon fusil, je passe ma tête à travers et je change d'arme. J'opte pour une arme de poing chargée de balles en or. Je n'ai que 5 cartouches avant de devoir recharger alors j'ai pas intérêt à les gâcher. Je bouge rapidement pour profiter de la confusion, en glissant sur le versant du toit. Je saute sur un balcon à la rupture de la pente puis je pénètre par la fenêtre dans la bâtisse abandonnée.
Une fois dedans, j'avance en restant accroupi pour me diriger vers une fenêtre qui est à l'autre côté de la pièce et qui a une vue sur la ruelle où se trouve Volac. Le tireur est sûrement posté au dessus. En contre-plongée, je devrais pouvoir l'atteindre. On dit souvent que c'est difficile vu cet angle mais pas pour moi. Je buterai ce mec quoiqu'il advienne. Nonobstant le verre épais, la vitre est brisée de part et d'autre, me laissant un espace pour tirer. Le tireur se met rapidement à découvert, peut-être parce qu'il pense que mon père va le chopper. Pauvre con, il se doute sûrement pas que c'est moi qui vais le descendre. Je pointe mon flingue à travers la fenêtre et je tire. La première balle lui perce la jambe et il chute du toit pour finir dans la ruelle. Du revers de mon revolver, je casse entièrement la fenêtre en donnant un bon coup sur le verre subsistant. Les éclats vont s'échouer au sol plus bas et je continue mon exécution. Je tire à nouveau afin de l'achever. Deux balles de plus.
Sans surprise, l’Autre sur le toit ne se manifeste pas. Cependant, Volac ne s’attendait pas à ce qu’un échange de balles ait lieu là-haut. Il fronça les sourcils, se mit à couvert et tendit l’oreille, le dos plaqué contre un mur. En entendant le dérapage sur les tuiles, Volac lève la tête pour voir l’un deux sauter sur l’un des balcons de la ruelle.
Ayant passé plusieurs jours dans les parages, il savait exactement dans quel bâtiment entrer et quel couloir prendre pour s’y rendre. Il profita alors de la rixe pour se faufiler hors de la ruelle et rejoindre l’entrée du bâtiment en question. La porte était entrouverte alors il put s’y introduire tranquillement, sans attirer l’attention. Il grimpa alors à l’étage où se trouvait le tireur et se faufila dans la pièce annexe à celle du balcon où il se trouvait. Lorsqu’il regarda par la vitre de la fenêtre, sans bouger le rideau, il vit un corps tomber du toit et entendit deux coups de feu supplémentaires. La volute de poussière qui s’envola confirma que l’autre était mort, maintenant il ne restait qu’à savoir si le mec qui restait était celui qui avait pris part à son combat plus tôt ou non.
En y repensant, Volac fronça les sourcils. Il n’avait pas besoin d’aide et s’en serait sorti seul, même s’il aurait peut-être pris une balle en cours de route, c’était le risque qui rendait les missions intéressantes. A son retour, les soigneurs au camp auraient fait leur boulot, il cicatrisait vite. Il marcha à pas de loup pour s’insinuer dans la pièce avec balcon, se tenant alors à quelques mètres du tireur. Prêt à lui bondir dessus, il brisa le silence qui venait de s’installer :
Je prends pas le risque de montrer ma tête trop longtemps, je me réfugie contre le mur directement après avoir tiré puis je jette un coup d'œil furtif au mec que je viens de descendre. Une chance que j'aie tiré 2 balles, on dirait qu'un seul tir l'a touché. 'Fait chier. Pourquoi je fail autant ? C'est de savoir mon père impliqué dans cette merdouille qui m'fait ça ?
Soudain, une voix derrière moi. Je fais volte-face le plus vite possible et je pointe mon arme mais je reconnais rapidement Volac. Je baisse mon flingue. Je l'avais pas entendu monter, bordel. Une chance qu'il ait pas été un de ces troufions de rebelles ou d'angelots. Pour autant, j'suis pas copain-copain avec lui. Ça me fait bizarre de l'avoir si "près" de moi, de l'entendre me parler de front. Je le dévisage mais y'a rien qui vient me perturber... Je pensais que le jour où on se parlerait seul à seul, j'aurais plus à lui dire et que ça mouverait quelque chose en moi... Mais même pas.
Je sais pas vraiment quoi lui répondre. J'ai pas à me justifier mais est-ce que mentir lui passera l'envie de me râler après ? J'pense pas non plus. Je soupire et je détourne le regard.
- Mon travail.
J'aurais pu trouver mieux à dire que ça quand j'y repense mais s'il s'était pas amusé à faire beugler ces péquenauds de tout à l'heure, j'suis certain qu'on se serait sûrement pas fait repérés par l'autre sniper et j'aurais pas risqué ma tête. J'arrive pas à expliquer ce qui me déplaît vraiment dans sa façon d'agir, si c'est seulement pour cette raison tactique ou parce que j'arrive pas à le comprendre...
Haussant un sourcil, Volac regarda l'autre d'un air dédaigneux avant de grommeler :
Volac : "Comment ça, ton boulot ?"
Un ange ? Il le voyait mal avec une pelleté de plumes, même s'il avait un léger air suffisant qui lui donnait envie de lui arracher un ongle ou deux. Un démon alors ? Mais s'il était là pour le travail, ça voudrait dire que quelqu'un l'avait envoyé pour le chaperonner ? Depuis quand on lui envoyait un marmot dans les pattes en renfort hein ?
Volac : "Décline ton identité et dis-moi ce que tu fous là."
Réaction typique du mec qui a compris que je me foutais de sa gueule sévère. Quoique je peux pas lui en vouloir... si je m'entendais parler, je me convaincrais pas non plus. N'empêche que j'ai pas envie de me plier à ses demandes. Qu'est-ce qu'il veut que je lui dise de plus. Il peut pas deviner avec ma réponse que j'suis suffisamment embarrassé comme ça pour qu'il me fasse plus chier ? J'ai un visage dérangé et dur, j'préfère détourner le regard un court instant. Je serre mon poing, j'ai l'impression que mes ongles pourraient se planter dans ma paume tellement je ferme.
- ... sinon quoi ?
J'ai alors repointé mon flingue vers lui. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. J'avais pas peur, j'avais pas non plus envie de le descendre. J'ignore comment lui exprimer ce que j'ai vraiment à lui dire. Il m'énerve grave, à me chambouler comme ça. Tout ça me frustre, bordel.
D'un calme imperturbable, Volac baissa les yeux vers les mains de celui qui lui faisait face. Il esquissa un sourireen coin, puis planta son regard dans le sien. S'avançant de quelques pas, il vint se coller au canon de l'arme, se plaçant ainsi à bout portant. Il ricana et lui rétorqua en le fixant toujours :
Volac : "Bah vas-y, qu'est ce que t'attends. "
S'il voulait vraiment lui tirer dessus, il ne l'aurait eu plus tôt, lorsqu'il était encore sur le toit non ? A moins qu'il était vraiment nul et qu'il avait en fait essayé de le viser pendant toute la demi-heure précédente, sans jamais le toucher. Si c'était le cas, il était pitoyable.
Quoiqu'il en soit, ils étaient désormais face à face et l'autre semblait se laisser submerger par ses émotions. Volac avait déja capté les signes typiques du mec en proie aux doutes et à ses démons. ce qui, en soit, était plutot ironique. Il le voyait mal être un ange, sans vraiment savoir pourquoi. Volac fit pression pour se coller à l'arme et fixait intensément le mec aux cheveux blancs, continuant à le toiser :
Volac : "Je répète ma question : Qu'est-ce que tu fous là ?"
Il me provoque. C'est la première fois que mon doigt hésite à presser la détente. Pourtant je le buterai volontiers, lui et son putain d'orgueil au passage. Cet acharnement, c'est forcément que de l'orgueil. Canon contre sa poitrine, il me défie de tirer et cherche toujours à ce que je lui réponde. J'ai tout fait pour rester courtois mais je sens que j'arrive à mes limites.
Ses yeux rouges me regardent ou plutôt devrais-je dire qu'ils me surveillent presque. J'ai envie de tirer juste pour voir comment il compte se sortir de cette merde dans laquelle il se met. Une telle assurance, ça titille pas vrai ? J'abaisse le chien de mon arme avec mon pouce et il ne me reste qu'à appuyer sur la gâchette pour le dégommer.
Je retire finalement mon flingue et je tire au sol, à nos pieds. Le tir résonne dans la pièce vide. Je range le revolver dans son holster.
- Je suis envoyé par le commandant Redrum, en soutien logistique. Un groupe de fugitifs s'est dirigé par ici, on suppose qu'ils cherchent à se regrouper avec les renégats du coin. Ils détiennent des informations sur un de nos bastions, leur extermination est une priorité.
M'ouais enfin, c'est pas ma mission en particulier mais c'était ce qui était prévu d'arriver à son retour. Il y avait sûrement une équipe dépêchée sur le terrain pour ça. J'en ai vaguement entendu parler via le commandant lui-même. J'anticipe on va dire... et ça, il peut pas le deviner. C'est ni la vérité, ni un mensonge. Bref.
J'entends soudain d'autres tuiles qui tombent. 'Fait chier, on aura jamais la paix. J'attrape mon fusil et reste sur mes gardes.
Volac haussa un sourcil lorsqu’il baissa le chien de l’arme. Alors comme ça il avait des c**lles ? Il le fixa d’autant plus, le provoquant par pure curiosité de voir s’il irait au bout de sa provocation, avec une pointe d’orgueil. Il soupira par le nez en le toisant du regard lorsqu’il tira au sol, mettant ça sur le compte de l’instinct de survie ou de la lâcheté. Il détourna le regard pour faire quelques pas dans la pièce en l’écoutant parler, puis tiqua sur une chose en particulier. Exterminer des fugitifs n’était pas un souci, mais autre chose ne lui plaisait pas.
Volac : " Depuis quand j’ai besoin d’un soutien logistique ? Redrum m’envoie des larbins maintenant ? "
Il l’attrapa par le col et fulminait de rage. Comme s’il avait besoin d’aide. Le commandant savait pourtant de quoi il était capable et c’est bien pour cela qu’il l’avait envoyé à Whitechapel seul. Il colla son front au sien pour le fixer dans les yeux, grognant presque puis leva la tête d’un coup quand il y eu du bruit sur le toit. Volac le poussa contre le mur sans retenue et sortit ses dagues, le pointant avec une de ses lames en parlant discrètement :
Volac : "Recharges ton arme et rends-toi utile puisque t’es là. "
Il lui fit signe de le suivre jusque la fenêtre et de le couvrir. Volac s’avança sur le balcon, bondit alors sur le toit d’en face en s’agrippant au rebord et se retourna rapidement pour sauter sur l’autre toit. Il vérifia d’un regard par-dessus son épaule que l’autre le suivait, puis il accéléra le mouvement. Un sniper courait sur toute la longueur du toit et avait surement en tête l’idée de se sauver fissa, sinon de s’envoler. S’en suivit alors une course poursuite sur les toits dans laquelle le pourchassait perdait son souffle sous la panique, alors que l’adrénaline de Volac lui donna un coup de fouet, assez pour arriver presque à son niveau. Il donna un dernier coup d’accélération et lui bondit dessus, l’éclatant face contre les tuiles en se tenant à califourchon sur lui. Il lui attrapa les cheveux et lui cogna la tête contre les tuiles un bon coup, histoire de s'assurer qu'il avait toute son attention.
Volac : "Si tu veux jouer à chat, ne m’en veux pas de sortir les griffes mon minet. "
Les reflets du soleil brillèrent sur la lame de la dague de Volac, fendant l’air pour venir se loger dans l’épaule de sa victime.
Des larbins... et puis quoi encore ? Et même si c'était vraiment le cas, ça m'étonnerait même pas qu'il doive se faire torcher vu le bordel qu'il laisse derrière lui. C'est pas parce que les corps disparaissent en poussière que le sang qui a giclé de partout s'efface avec, hein. Bonjour les traces.
D'un côté, l'autre tombe à pic, j'avais pas vraiment envie de me taper un interrogatoire. Son regard est insoutenable, j'ai envie de lui foutre un coup de tête quand il s'approche trop. Mais j'me demande presque si c'est pas mon crâne qui va se fracturer vu comment il est buté à la mort pour avoir le dernier mot. Sa tête doit être dure.
Volac prend immédiatement en chasse l'inconnu du dessus. Au moment où il saute par le balcon, je pointe mon fusil pour le couvrir contre d'éventuels tirs. Comme il se passe rien, je sors à mon tour. Merde, il a sauté comme un amphibien. Je me penche par le balcon pour essayer de voir ce qui se trame sur le toit. Je peux pas faire ça, moi, tss. Avec un grappin peut-être. Pas vraiment le temps de réfléchir, je grimpe sur le bord du balcon, me tourne contre le bâtiment puis je monte simplement en m'aidant du pouvoir de lévitation. Il m'aura quand même fallu une bonne impulsion.
Je poursuis Volac qui pourchasse l'autre. Il le rattrape vite fait, bien fait mais les réjouissances sont pas trop au rendez-vous. Je vois d'autres reflets viser par ici. Je fais fuir un autre sniper qui se dévoile, lui tirant dessus mais ç'en est pas terminé. Il bat simplement en retraite. On est trop exposés, on doit redescendre.
- On s'en fout, c'est pas le moment de faire joujou, 'faut qu'on boug-
Et là, je reçois une balle dans l'épaule. Un tir qui vient de derrière. La balle me transperce l'omoplate mais mon corps la rejette. Le choc me pousse en avant et me met un genou à terre. C'est une balle en argent, heureusement pour moi. N'empêche que j'ai senti passer la douleur pour autant, ça rebondit pas non plus.
Alors que sa lame remuait dans la plaie, arrachant des cris de douleurs à sa victime, Volac se fit interrompre par l'autre démon aux cheveux blancs :
Valeron : On s'en fout, c'est pas le moment de faire joujou, 'faut qu'on boug-
Une balle siffla dans l'air, passant à côté de Volac et venant se loger dans l'épaule de son "camarade". Volac tourna aussitôt la tête pour essayer de capter d'où venait l'attaque. Une fois repéré, il trancha la gorge de sa victime puis revint vers Valeron pour le tirer par le col et le remettre sur ses pieds, un rictus arrogant sur les lèvres :
Volac : "C'est pas le moment de faire joujou par terre, lève-toi gamin."
Et ainsi, il reparti a la course de leurs attaquants en parcourant les toits. Cette fois-ci il comptait bien tous les décimer et une fois fini, tirer les vers du nez au stagiaire qu'on lui avait collé.
Genou à terre, j'éponge le sang qui sort de ma blessure par balle. Elle se referme rapidement mais ça me fait enrager d'avoir été autant à découvert, au point de me faire trouer le dos. Volac se ramène et me tire brusquement. Pas que la délicatesse soit son fort mais j'ai horreur du ton mesquin qu'il prend en se foutant de ma gueule. Il ressort mes mots pour les retourner contre moi, l'enflure. C'est lui qui aurait dû se prendre une balle dans le derche, ça aurait sûrement calmé ses pulsions sanguinaires.
Je respire un coup et rassemble mon équipement. Je titube un peu mais je dois rester d'aplomb. Volac part directement s'occuper des autres assaillants, je me démène pour couvrir ses arrières au mieux. Je débusque quelques autres tireurs mais c'est le démon à sonnettes qui les tourne tous en poussière. Seulement maintenant, je me rends alors compte à quel point il est un combattant de génie. Tsch. Et si je le laissais devenir une passoire pour voir ? Les affrontements se terminent plus vite que je l'espérais.
Je n'ai jamais été autant en symbiose avec quelqu'un... ça ne fait qu'amplifier ce vide en moi et me crier toujours plus que mon père est à la raison de ce qui me fait défaut. Je déteste ce sentiment. Il me rend inconfortable, j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer.
Le groupe de renégats dont le commandant Redrum veut la mort semble avoir été entraîné dans la mêlée. Les renforts démons arrivent trop tard pour la fête et nous en avisent d'ailleurs. Mission accomplie sur tous les côtés. Au moins, ils sont arrivés à temps pour corroborer ma version, avant que Volac sente le traquenard. Je devrais m'en aller pendant que je peux.
- J'ai plus rien à faire ici, je me retire.
J'attends pas qu'on me réponde pour plier bagage. J'ai pas spécialement envie de retomber dans un conflit armé et j'ai surtout envie de déguerpir loin de Volac. Je me suis trop approché de lui. J'espérais rester dans son ombre plus longtemps. 'Fait chier.
Soudain, je sens qu'on m'attrape. C'est pas vrai... Volac...
La faculté qu’ils avaient à se téléporter était devenu un jeu pour Volac. Il était devenu un maître en la matière et pouvait se téléporter dans la seconde, lorsqu’il le souhaitait. Ainsi, il se téléporta derrière l’un des tireurs et l’égorgea par derrière, avant de se téléporter devant un ange sniper.
Volac : Bouh.
Il joignit le geste à la parole en donnant un coup dans le fusil du pigeon, profitant de la seconde de stupeur du rebelle pour le déstabiliser. Il en vint alors aux mains et ne lui fallut que quelques coups de dagues bien placés pour l’achever. Il n’en restait qu’un.
Les tirs avaient cessé, signe que le dernier tireur prenait la fuite. Cependant, une arme de sniper n’était pas rapide à ranger, et les rebelles tenaient à leurs armes. Cela donna juste assez de temps à Volac pour le retrouver derrière une cheminée sur un toit plus loin. Il arriva derrière lui en sifflotant, eut un rire démoniaque en le voyant reculer en tremblant pour se plaquer aux briques de la cheminée puis vint achever sa vie, aussi brève fut-elle. Il revint alors se téléporter là où il avait laissé le pseudo-soldat et l’attrape par le col en le voyant se casser.
Volac : "Pas si vite, le bleu. Tu nous a causé assez d’ennui, j’te ramène moi-même au camp. J’ai pas envie que tu te prennes une deuxième balle et qu’on me colle ça sur le dos."
Le tenant fermement, Volac se téléporta à quelques minutes du camp et le colla comme une sangsue, jusqu’à ce qu’ils aient passé les portes de leur zone démoniaque. Il le rattrapa par la manche une dernière fois, avant qu’il ne tente de s’enfuir une deuxième fois et le fixa yeux dans les yeux :
Volac : " On en a pas fini toi et moi. Je te retrouverai. En attendant, vas faire retirer cette p*tain de balle de là."
Il le poussa à moitié et soupira en hochant la tête, se demandant ce que Redrum avait bien pu lui trouver d’assez méritant pour qu’il combatte à ses côtés. C’était désespérant.
