Description
Avec ses yeux en amandes et sa peau couleur de café-crème, Jezabel ne peut dissimuler une origine familiale plus exotique que la plupart de ses voisins. Ses cheveux bruns et lustrés cascadent sur ses omoplates, taillés en une frange inégale au-dessus de sourcils aussi noirs et épais que ses cils, mettant en valeur son regard gris. Son frond, ses joues et son nez sont parsemés de tâches de rousseur brunes, qui foncent davantage lorsqu'elle s'expose au soleil. Ses lèvres ourlées et généreuses empêchent son visage doux de paraître trop enfantin. Sa silhouette est à l'avenant, petite et tout en courbes douces, mais avec un tonus qui révèle la nageuse aguerrie.
Alors que ses mains sont rudes de travail, elle aime porter des vêtements ornés de broderies qu'elle exécute patiemment, afin de satisfaire à une étrange coquetterie barbare qui la laisse les cheveux au vent mais le cou orné de lourds colliers. Rien de précieux, du cuivre bien davantage que de l'or, mais elle les arbore avec plaisir, sans rougir de leur nature humble.
Sa psyché est tout aussi duale. Jezabel est une personne généreuse, sociable, qui lorsqu'elle s'attache se lie de tout son être. A ses dépends. Alors elle est devenue méfiante, réservée. Elle vit à l'écart, solitaire qui fréquente suffisamment les bourgs alentours pour ne pas se sentir trop isolée. Le premier contact (et les suivants) est toujours courtois, mais on peut sentir en elle une réserve qu'elle aura du mal à laisser fondre.
Plus encore lorsqu'elle craint que des sentiments profonds puissent émerger. Car elle n'est pas ignorante des choses de l'amour, mais la principale leçon qu'elle en retient est que celui-ci fait mal. Elle ne vit cependant pas en ermite. Il lui arrive de s'accorder d'agréables moments, mais jamais elle n'invite son partenaire d'une nuit dans son foyer. C'est là l'écrin dans lequel elle laisse ressortir toute sa sensibilité et sa fragilité. En contradiction avec son mode de vie qui peut paraître frugal, elle aime s'offrir de jolies choses. Des bijoux, de charmants bibelots, des étoffes chatoyantes. Rien qui soit précieux, mais chaque objet l'enchante à sa manière.
Histoire
Jezabel est née à Endroberg, juste en face de la mer. Son père humain était pêcheur, sa mère est celle qui lui a appris à récolter les trésors de la mer. Joyeuse hybride cormoran au plumage noir, elle fut pendant longtemps le centre de l'univers de sa fille, même au-delà de l'âge où son frère et sa sœur avaient pris une certaine indépendance. Elle pouvait passer des heures à observer sa mère tailler le corail et la nacre, polir soigneusement une perle. Et jamais elle ne se fatiguait de plonger à la recherche des précieuses matières premières.
Jamais Jezabel n'acquis le talent de sa mère, mais elle en a conservé l'art de dégrossir ses prises pour en augmenter la valeur.
Elle finit tout de même par prendre son indépendance, et quitter le cocon familial. Sans rompre les relations avec ses parents, elle a appris à prendre un peu de distance. Mais son envie d'espace ne fut pas seulement lié à une maturité grandissante.
Durant son adolescence, elle connut à plusieurs reprises les balbutiements de l'amour, mais qui s'achevèrent souvent dans les larmes. Elle donnait tout son cœur, trop vite, et cela faisait fuir ses partenaires peu désireux de s'engager aussi pleinement à l'aube de leur vie. Elle connut aussi quelques déceptions amicales. Mais ce n'était là que les déboires d'une vie ordinaire, de chemins se séparant. Ce qui lui fit quitter la ville de son enfance avait une toute autre dimension à ses yeux.
Alors qu'elle avait 28 ans, elle pensait que le déroulé de sa vie future était déjà prévisible : en couple depuis plusieurs années avec un homme, elle s'attendait à l'épouser, à porter ses enfants et à vieillir à ses côtés. Ses récoltes de matériaux marins lui rapportaient de quoi compléter les revenus de son compagnon, employé auprès d'un joaillier. Elle l'avait rencontré en livrant à l'artisan des matières premières, et leur romance avait éclos au fil des mois.
Mais le choc fut rude, bien que l'histoire soit d'une banalité à pleurer : son amant courtisait la fille de son patron, dans l'espoir d'hériter du commerce. Et lorsque celle-ci lui céda, le volage n'eut pas même l'honnêteté de quitter sa compagne. Ce fut le propriétaire de la boutique qui informa finalement Jezabel de son infortune, avant de jeter l'opportuniste à la rue.
Et lorsque ce dernier tenta de se faire pardonner de l'hybride, elle sut qu'il lui fallait s'éloigner, sans quoi elle lui céderait et perdrait toute son estime d'elle-même.
Elle partit s'installer à l'écart, dans l'estuaire du fleuve proche, au nord-est d'Endroberg. Elle avait mis de côté une certaine somme, pour les frais d'un mariage et d'une vie qui n'arriverait pas, et cet argent lui servit pour s'offrir un nouveau départ. Acquérir une maison, simple mais à son goût, perchée sur des pilotis, et une barque. Elle reprit son activité de pêcheuse de perles et coraux, vendant ses prises aux artisans d'Endroberg et de Vardenberg. Et si elle retourne souvent dans la cité portuaire, pour voir sa famille et pour ses affaires, elle craint toujours d'y croiser un certain jeune homme et ses yeux trop enjôleurs.
Détails
Sa forme animale est un grand cormoran, oiseau de grande taille au plumage noir s'ornant de reflets de bronze et au bec jaune et crochu. Sous cette forme, elle peut voler sur de grandes distances mais aussi plonger à plus d'une dizaine de mètres de profondeur, puis nager avec agilité durant une bonne minute sans que sa vue soit troublée par l'eau, douce comme salée.
De cette part animale, elle conserve sous forme humaine une excellente vue sous-marine.
- Forme animale:
Elle vit sur l'estuaire entre Endroberg et Vardenberg, dans une maison sur pilotis à laquelle est souvent amarrée sa barque.
Opinion sur les peuples
Humains :
Neutre
Nains :
Plutôt positive
Hybrides :
Neutre
Hobbits :
Neutre
Elfes :
Neutre
Fées :
Neutre
De manière générale, Jezabel n'a pas vraiment d'à priori sur les races, et s'attache bien plus à la personnalité d'un être qu'à son arbre généalogique. Elle a cependant tendance, sans en être consciente, à se fier plus rapidement à un nain. Elle travaille avec certains et les considèrent comme globalement honnêtes.