Bien qu’il n’ait aucune famille avec qui passer cette fête, Michel avait décoré le café dans l’ambiance de Noël. Deux petits sapins, des guirlandes, des boules, des petits sujets en bonhomme de neige, rennes ou autre. Il avait aussi actualisé sa carte : mini bûches individuelles, sablés décorés, biscuits et boissons avec une pointe de cannelle… Il avait mis les formes pour rendre l’endroit festif.
Lors d’une de leurs nombreuses séances d’apprentissage de lecture, il avait proposé à Naja de venir prendre le goûter avec lui, le 25 décembre. Il voulait lui faire découvrir une vraie bûche de Noël. Elle aimait tellement manger toutes sortes de choses, qu’il avait hâte de voir sa réaction. Il lui avait également prévu un petit cadeau, pour la féliciter de ses progrès. Elle semblait aimer les livres de contes, alors il lui en avait pris une jolie édition, illustrée. C’était une version adulte des histoires, non édulcorées.
Il avait été se nourrir tôt ce matin-là, dans la forêt. Après une bonne douche, il était passé derrière les fourneaux pour préparer sa bûche aux trois chocolats, ainsi que quelques biscuits. C’est une pâtisserie que j’aurais dû ouvrir, plutôt qu’un café, songea-t-il en s’amusant dans ses expérimentations. Il fit ensuite son rangement, ainsi que le ménage à fond. Il allait recevoir dans son appartement, et même s'il était d’une nature propre, voire un peu maniaque, il voulait être sûr que tout soit parfaitement à sa place.
Il termina tôt et se changea, troquant son survêtement pour un pantalon beige et son t-shirt pour une chemise bleue. Il tenta de coiffer ses cheveux, avant d’abandonner. Michel se posa ensuite dans son canapé, un livre à la main. Il avait du temps. Il ne leva le nez de son ouvrage que lorsqu’il entendit la sonnette, lui indiquant que Naja était en bas.
Chose surprenante, le son strident ne semblait pas s’arrêter et lui cassa les oreilles en continue pendant qu’il déverrouillait la porte de l’appartement et qu’il descendait l’escalier pour se rendre au café. Le son continua de lui percer les tympans, alors qu’il passait de l’autre côté du comptoir et qu’il ouvrait la porte de son établissement.
- Naja ! Bonjour !
Il lui adressa un sourire, heureux de la voir.
- Tu sais, tu peux juste faire une légère pression sur la sonnette. Je t’entends même si tu n’appuie qu’une fois.
