Moi j'dis, les étudiants sont pas plus sages qu'une bande de gamins au lycée. Un de mes boulots pendant les vacances consiste à m'assurer que tous ces petits c*ls sont bien couchés après un certain couvre-feu où j'ferme le portail et les accès au pensionnat. Mais t'en as qui s'croient malins en revenant bourrés à 2h du mat et qui essaient de passer par dessus le portail. Ça arrive plus souvent qu'on le pense. J'crois d'ailleurs que ce soir, la pêche va être bonne.
Direct, vers 22h j'aperçois un mec qui déambule dans le parc près du pensionnat (et qui fait partie de l'ensemble des bâtiments j'précise). Allez, première torgnole de sermons.
- Hé là, vous avez rien à faire ici. Retournez immédiatement dans les dortoirs ou ça va barder pour vous.
J'crois qu'on m'a fait la remarque de m'adresser plus poliment mais ces étudiants pigent rien si on leur parle en s'exprimant au subjonctif de j'sais pas quoi. Moi j'préfère les interpeler franco, c'est que mon job pendant les vacances de toute façon, heureusement j'ai pas à supporter ça toute l'année.
Si je devais compter toutes les fois où les sorties en plein jour m'ont fatigué et presque annihilé par leurs rayons destructeurs, je pourrais sans doute compter le nombre de vampires que j'ai envie de buter aussi. J'ignore combien de temps s'est écoulé depuis que je me suis abrité dans le vestibule d'une résidence universitaire mais je sais que j'ai plus rien à faire ici. La nuit est tombée... aahh qu'elle est rafraichissante. Je peux pas rester ici. Je dois vite retourner à Kerstroban avant que cette saleté de Nimrod n'envoie une garde nationale pour me retrouver et me rapatrier de force à cause d'un putain de malentendu. J'aimerais l'y voir, lui, aller en cours et manquer de clamser à cause du soleil. Sur mon chemin, un clampin. Qui me parle, qui m'agresse. Défiance habite mon regard sombre qui le toise.
" Et vous alors ? " rétorquai-je du plus méprisant des tons.