Il balaya d'un signe de main ses propos. Si cela le dérangeait, il n'aurait pas proposé. Comme il ne serait pas venu la chercher la veille. Jack le flambeur était devenu Jake, celui qui pensait qu'il valait mieux économiser les frais d'une course en taxi.
Il les regardait, un peu attendrit par la scène, en continuant de boire son café, une fois la vaisselle dans levier. Il buvait d'ailleurs une gorgée lorsqu'il entendit la fin de la phrase d'Olivia, et il en toussota. Il avait avalé de travers sur le coup de la surprise, mais pour ne pas faire de manière, il se mit à rire en même temps. Vaut peut être mieux que je dise la vérité à ma mère tout de suite !
Son ancien lui en aurait profité pour jouer le jeu et draguer la fille, mais il ne pouvait pas se le permettre. Il n'avait pas ressenti cette envie de jouer depuis longtemps. Il avait l'impression de ressentir une sorte de joie et d'excitation bien spécifique, mais il réprima tout cela. Une fois sa toux passée, il lui adressa un nouveau sourire et dit :
- Fais attention, il faudra venir le revoir souvent pour ne pas qu'il se sente abandonné !
Et il retourna ensuite à sa vaisselle, pour chasser les pensées qu'il ne voulait pas voir émerger.
Sanhexia
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I'm not strange nor crazy, my reality is just different from yours.
Ma petite blague à l’effet escompté, sauf que je n’avais pas prévu qu’il manque de se noyer. Par contre, je m’attendais tout à fait à ce qu’il ne profite pas de l’occasion pour jouer un peu. Dommage.
Ou alors vous croiser pendant que vous allez faire la promenade quotidienne.
Je caresse encore un peu Tobio avant d’aller dans la chambre pour récupérer mes affaires. Je file à la salle de bain et m’empresse de retirer ses vêtements pour mettre les miens. J’en profite aussi pour m’attacher les cheveux en queue de cheval. C’est mieux que les cheveux pas brossés. Je n’aime pas trop utiliser les affaires de sa mère. Une fois prête, je sors de la salle de bain et je vais m’asseoir sur le canapé pour mettre mes bottes.
J’ai laissé tes affaires dans la salle de bain, merci de me les avoir prêtés. C’était une première de porter les vêtements de quelqu’un d’autre, je comprends pourquoi certaines aiment prendre les fringues de leur copain. C’est plus confortable !
Fufuuuu. Un vent. Voilà ce que Jake venait de se prendre. Enfin, il n'y avait pas de raison qu'elle veuille revenir chez lui après tout. Surtout qu'en plus, il vivait encore avec sa mère. C'était déjà un miracle qu'ils aient pu acheter leur logement alors qu'elle était mère célibataire. Jake était heureux d'avoir pris la décision de travailler tôt. Il ne voyait pas de raison de payer encore un loyer en plus, et diviser leur revenu à tous les deux. Surtout qu'elle lui laissait toutes ses libertés et sa tranquillité.
Olivia disparue, il rangea la cuisine, fit la vaisselle et nettoya le plan de travail. Satisfait, il remet ensuite de l'eau dans la gamelle de Tobio et le caressa à son tour. Il fit quelques pas en direction du canapé, quand Olivia s'y installa. Il eut un sourire à ses paroles. Est-ce qu'Edith avait aimé porter ses chemises ? Il ne lui avait jamais demandé. Est ce qu'elle l'avait déjà fait ? Il ne s'en rappelait plus. Les souvenirs de son ancienne vie devenaient de plus en plus flou, à mesure qu'il vieillissait ici.
- Et en plus, ça vous rend trop mignonne.
Il lui fit un clin d'œil, puis se rendit à son tour dans la salle de bain. Il prit une douche rapide, se lava les dents, puis se rendit compte que ses vêtements étaient dans sa chambre. Il pesta contre lui-même et remit ceux qu'il avait portés, avant de changer de pièce pour se changer. Jeans, sous pull, sweat-shirt… Il n'avait pas vraiment fait d'effort, mais il n'allait pas à un défilé non plus.
Il revint dans le salon, tout propre. Il ne lui restait plus que ses basket à enfiler. Tobio japa à nouveau et il le prit dans ses bras.
- Quoi ? Tu veux venir avec nous ?
Sanhexia
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Si il le dit, je veux bien le croire. A voir maintenant ce qu’il entend par mignone, genre mignon gamine ou autre ? C’est parfois difficile de décrypter ses propos. J’attends qu’il soit dans la salle de bain pour retourner une nouvelle fois dans la chambre et récupérer mon manteau ainsi que mon téléphone. Plié dans mes bras, je m’approche de son bureau pour regarder de plus près ses affaires de dessin. Je serais curieuse de voir s' il a des dessins qu’il n’a pas publiés sur instagram ou des peintures. Je préfère voir ça moi-même plutôt qu’en format numérique. Songeuse, je regarde la peinture et ça me ramène à une autre époque. Finalement, Jack n’aura pas eu le temps de faire mon portrait comme il le voulait. Je le regrette un peu, même si je connais encore mes traits, j’aurais aimé avoir une photo ou autre, pour me rappeler que j’ai bien existé et que je ne délire pas.
Je retourne dans la pièce à vivre avec un soupir. J’en profite pour caresser Tobio qui revient à mes pieds dès que je m’assieds de nouveau sur le canapé. Je pourrais le prendre sur mes jambes mais je ne sais pas si il peut monter dans le canapé. Pour passer le temps, je consulte les autres messages que j’ai reçu entre le réveil de ce matin et maintenant. Un petit tri s’impose et ce n’est que quand je l’ai fini que Jake revient.
Il pourrait mais je suis pas sûre que ça soit cool d’être tout le long du trajet dans la voiture. On peut aller se promener un peu aussi avant d’y aller si tu veux.
Jake ne releva pas le fait que son chien avait l'habitude de souvent bouger en voiture, et qu'il ne serait pas rentré sans lui faire une promenade. Du moins, il n'en eut pas l'occasion car Olivia fit d'elle-même une proposition inattendue. Elle n'en a pas encore marre de moi ?, se demanda-t-il amusé.
- Ca y est Tobio, maman ne peut pu se passer de nous, lança-t-il sur le ton de la rigolade.
Il adressa un sourire à Olivia, puis reposa le chien au sol dans l'intention de mettre ses chaussures, son manteau et prendre sa laisse.
- D'ailleurs, tu sais que tu vas devoir me donner ton adresse cette fois pour samedi ? Hier ça semblait te poser problème…
Et il se delectait de la taquiner.
Sanhexia
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Il semblerait bien. Et oui, je ne donne pas mon adresse à n’importe qui ! Mon appartement, c’est mon antre, je crois que j’ai même pas fait de pendaison de crémaillère dedans ! Je préfère aller aux fêtes chez les autres, comme ça je peux partir quand je veux.
J’enfile mon manteau pendant qu’il met ses chaussures. Pour une fois, je n’avais pas de sac à main mais tout dans mon manteau, c’est assez pratique pour avoir les mains libres. Je m’approche de Jake pour le suivre sauf que Tobio se met à s’agiter dans tous les sens et près de mes jambes. En essayant de l’esquiver, je sens que je perds l’équilibre et tombe pile… sur Jake. Au moment de l’impact, j’ai fermé brièvement les yeux et quand je les ré-ouvre je suis étalée sur lui.
Oh merde pardon !
Vu que j’ai eu le réflexe de mettre les mains devant, celles-ci sont posées sur son torse et mon visage est à quelques centimètres du sien. Ce n’est pas passé loin de la catastrophe là.
J'étais n'importe qui hier soir, mais aujourd'hui c'est bon ?, se demanda-t-il amusé par ses propos. Il se sentait tout de même flatté d'y être invité. Il avait bien fait de réclamer un plat maison. Ils allaient sans doute passer une bonne soirée. Il ne répondit rien mais garda son sourire tout en enfilant ses chaussures.
Il se redressa ensuite pour prendre son manteau, quand il vit la scène, non pas au ralenti mais en accéléré. Il ne parvint qu'à mettre ses mains autour d'Olivia afin d'être sûr d'amortir sa chute. Sa tête claqua contre le parquet et il fut légèrement sonné. Il ouvrit les yeux quand Olivia parla et se trouva nez à nez avec elle.
Son visage était encore plus proche que dans le lit, le matin même. Il plongea ses yeux dans les siens, et parvint enfin à articuler :
- Je suis confortable ?
Il voulu faire de l'humour, pour ne pas laisser une gêne s'installer entre eux. C'était inutile, cliché comme dans les films romantiques que sa mère affectionnait et… Dangereux. Le contact des mains sur son torse était beaucoup plus agréable que celui de son corps contre le sol. Il lâcha enfin Olivia.
- Rien de cassé ?
Tobio quand à lui, était couché sur le sol conscient d'avoir fait une bêtise.
Sanhexia
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La proximité, ses mains autour de moi, c’est trop. Moi qui ne rougis presque jamais, je sens mes joues chauffées sans pouvoir le contrôler. Je n’arrive même pas à rire à sa question. Question uniquement là pour éviter que la situation soit encore plus embarrassante je pense. Je dois prendre appui sur lui pour me relever et j’essaie d’éviter de l’écraser encore plus.
Non rien de cassé et oui tu es confortable mais bon, tu t’es cogné la tête. Donc, c’est moi qui devrait te demander si ça va.
Je lui tends la main pour l’aider à se relever si il le veut.
Je te demanderais pas si je suis trop lourde en retour parce que je ne suis pas sûre que je veux la réponse à cette question !
Je sais très bien que j’ai un corps parfait mais quand même. C’est le genre de choses qui ne se demande pas quand on est une dame.
Ça lui va bien les joues rouges. Il ne pouvait pas faire grand chose, mise à part la regarder. Après tout il était en dessous, il ne voulait pas la faire tomber en se redressant. Et si il les rasseyait tous les deux, elle risquait de se retrouver dans une position des plus compromettantes. Non, il essayait de faire preuve de patience. Heureusement, ou malheureusement d'ailleurs, Olivia se releva rapidement. Il se senti agacé de lui même, de ne pas être indifférent à cette situation. Elle est beaucoup trop jeune, reprends toi. Il se sentait comme un vieux pervers. Les vieux tontons aux repas de familles qui avaient des mains baladeuses. Il s'ecoeurait lui-même.
- Ne t'inquiète pas, je suis solide. Heureux que tu n'es rien.
Jake prit la main qui lui était tendue et se releva. Il repensa au ballon qu'Olivia s'était prise dans le parc, sans vraiment savoir pourquoi. Il verifia que rien ne soit cassé en faisant bouger ses articulations. Tout semblait en ordre. Ils avaient eu de la chance. Mains sur les hanches, il se tourna ensuite vers son chien.
- Tobio…
Une plainte à faire fondre le cœur s'échappa du chien et Jake soupira. Il enfila enfin son manteau et prit la laisse.
- Allez, viens.
Mais le chien ne bougeait toujours pas.
Sanhexia
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Je respire calmement pour apaiser les battements de mon cœur un peu trop frénétique.
Et moi je suis heureuse que tu n’ai pas une commotion de ma faute.
Je l’aide à se relever avant de m’éloigner de nouveau. Je regarde ensuite son chien qui semble être au bout de sa vie. On dirait qu’il a peur de se faire engueuler. Pauvre petite chose, il me ferait presque de la peine. Il ne bouge toujours pas quand Jake l’appelle pour l’attacher. Avec un soupir, je m’approche et le prends dans mes bras. Il est plus léger que je ne le pensais.
Allez va y, mets lui la laisse, il va se calmer.
Je caresse doucement la tête de Tobio pour l’apaiser parce que je sens son petit coeur battre à toute vitesse sur mes bras, même à travers le tissus épais de mon manteau.
Je vais le garder dans mes bras pour descendre, à moins que tu ne veuilles le faire ?
Jake n'avait jamais frappé le chien, mais puisqu'il l'avait recueilli dans la rue, il ne pouvait pas savoir ce qu'il avait vécu. Quand il le voyait comme ça, il avait le sentiment qu'il avait été battu. Il poussa un nouveau soupire et lui caressa la tête, alors qu'il avait trouvé refuge dans les bras d'Olivia.
- Bah alors mon grand.
Tobio lui lécha les doigts, et Jake en profita pour lui mettre sa laisse. Il était surpris qu'Olivia prenne les choses en main, de cette façon. Il aimait tout contrôler, même si la vie lui avait appris amèrement qu'il n'avait pas la main mise sur l'essentiel.
- Garde le, il semble se calmer dans tes bras.
Il leur adressa un sourire à tous les deux, puis ils sortirent pour faire leur petite promenade. Jake lui montra les meilleurs coins du quartier à son sens : les espaces verts. Il aimait bien sa salle de sport aussi, mais ce n'était pas super intéressant. Après ça, ils partirent en voiture jusqu'à la voiture d'Olivia. Ils programmèrent leur séance de footing de la semaine, puis partirent chacun de leur côté.
